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Greenwashing : comment éviter les pièges en cosmétique ?

En 2013, j’avais publié un article qui relatait les pratiques du greenwashing. Un argumentaire commercial bien rodé pour nous faire croire que le cosmétique vendu est super clean, naturel et écolo alors qu’il ne s’agit que de poudre aux yeux. J’ai décidé de le remettre au goût du jour et d’actualiser les informations. Ce n’est pas parce qu’elles sont obsolètes mais bien pour compléter ce que j’avais pu écrire car la pratique a toujours cours. Après l’article « stop aux cosmétiques vegan », je reviens donc avec des exemples concrets qui t’aideront à y voir plus clair et à ne pas te faire avoir.

 

Comment les marques s’y prennent-elles pour te vendre du rêve ?

 

Te donner une définition du greenwashing c’est bien mais te montrer c’est mieux non ? Alors voilà, ce matin alors que je lisais mes mails, je suis tombée sur une publicité pour un soin cheveux. La publicité ainsi que l’emballage du cosmétique annonçaient certains ingrédients bio, un pourcentage d’ingrédients naturels et la formule réchauffée qu’on aime nous servir : sans paraben, sans machin, sans truc

 

Peut-être qu’en s’arrêtant ici tu te dirais que la composition est plutôt bonne ou que la marque fait des efforts pour être plus proche du naturel. C’est une façon de voir les choses… Après tout, avoir des ingrédients de qualité a un coût et toutes les marques n’ont pas les moyens financiers, les capacités techniques ou même l’envie de passer au tout naturel ou bio. Mais alors que ces messages subliminaux me sautaient littéralement aux yeux, c’est un tout autre décodage qui s’opérait dans mon esprit.

 

Et si la meilleure façon de masquer une information était d’en mettre d’autres en avant ? En faisant clairement un grand coup marketing pour attirer ton attention sur l’emballage et plus particulièrement sur les éléments qu’elle souhaite mettre en valeur, elle est assurée que tu n’iras pas voir plus loin. C’est ce qu’on appelle la preuve par l’expert en psychologie. Si untel le dit, c’est que c’est vrai. C’est un mécanisme qui nous rassure et nous permet de traiter une donnée plus rapidement quand on a un temps limité et de multiples informations qui nous parviennent. Sur cette base, le greenwashing se traduit de plusieurs manières.

 

Tout est dans l’esthétique

 

Le packaging est la première chose que tu vois et qui attire ton regard. Alors en reprenant les codes du naturel et du bio, il est facile d’appâter le consommateur. Une touche de vert par-ci, quelques visuels de plantes par-là et le tour est joué. D’ailleurs, Rita Stiens du site la vérité sur les cosmétiques en parle très bien dans son article sur Nectar of nature. Cela te donnera une idée de jusqu’où on peut pousser le vice.

 

Le greenwashing par l’ingrédient bio

 

Toi aussi tu le connais bien ce magnifique shampooing estampillé à l’argan bio ou autres. J’ai déjà eu l’occasion d’aborder le sujet lors de précédents articles mais c’est bien de se rafraîchir la mémoire je trouve ;-). Lorsqu’on lit ce genre d’étiquette, là aussi méfiance ! Car ce qu’on ne te dit pas c’est qu’il n’y a que cet ingrédient qui est bio dans le produit. Le reste de la composition n’a pas changé, elle est toujours aussi synthétique.

 

Tu reprendras bien un peu de « sans »

 

Tu t’es déjà demandé pourquoi on apposait une « pseudo négation » ? C’est pour jouer sur le levier peur mais au-delà de cela, il s’agit essentiellement de déni. « sans machin », « sans truc », on te montre ce qu’il n’y a pas pour ne pas te dire ce qu’il y a réellement. Le paraben par exemple était très largement utilisé comme conservateur car il coûtait moins cher et était plus efficace. Il a été reconnu comme perturbateur endocrinien. Pourtant, certaines enseignes n’hésitent pas à utiliser un autre nom qui n’est pas connu du grand public afin de passer ni vue ni connue. De plus, rien n’indique que la marque n’a pas remplacé le paraben par un autre produit synthétique tout aussi dangereux.

 

Le « % » qui change tout

 

J’en viens au dernier point : le pourcentage. On l’a peut-être placé à côté de l’indication « au beurre de karité bio » pour renforcer l’image positive du produit. Sauf qu’un taux supérieur à 90 % naturel marche peut-être auprès de certaines consommatrices mais pas auprès des organismes de certification. Avec Ecocert ou Cosmebio, pas la peine d’espérer un label avec un taux d’ingrédients synthétiques supérieur à 5 %. Et je ne parle même pas de la liste des composants interdits ni du pourcentage d’ingrédients bio qu’il doit obligatoirement contenir !

 

Pourquoi le greenwashing n’est-il pas interdit ?

 

Avec tout ce que je viens d’évoquer, on est en droit de se demander pourquoi aucune action n’est engagée ? En effet, en matière règlementaire, seul un amendement a été déposé en mars 2021 afin de durcir les sanctions liées au greenwashing. Ainsi, un message est jugé trompeur lorsqu’il laisse entendre que le produit a un effet positif ou moins important sur l’environnement que celui d’un concurrent. On est encore très loin de traiter ou de résoudre le problème de publicité criarde… Tout ceci pour te dire qu’on n’est jamais trop prudente ni trop regardante pour les cosmétiques.

 

Selon toi, qu’est-ce qui devrait être interdit en premier ? As-tu vécu une situation de tromperie en faisant tes achats de produits de beauté ? N’hésites pas à partager ton expérience en commentaire !

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6 commentaires pour “Greenwashing : comment éviter les pièges en cosmétique ?

  1. Coucou ah le greenwashing un vaste sujet qui me met hors de moi lol
    je ne comprends pas comment les marques peuvent encore nous pigeonner avec de belles promesses et que cela ne soit pas sanctionné
    ce n’est pas évident pour les personnes qui ne savent pas forcément décrypter des listes INCI de se repérer malheureusement
    belle soirée

  2. Hello!
    Comment vas tu? Merci pour ce petit rappel! On se laisse vite berner pas un joli packaging vert plein de mot type « naturel » , « sans … », « respectueux de la nature » … Malheureusement, quand on se penche sérieusement sur la compo, c’est pas toujours joli joli. Du coup je m’aide souvent de l’appli inci beauty pour en savoir sur la compo des produits.
    Bisous et bon week end
    Mimi

  3. Bonjour,

    Merci pour cet article complet et instructif.
    Je m’intéresse aussi de plus en plus aux valeurs éthiques dans la cosmétique, ou bien encore dans la mode, ou dans sa manière de vivre en général. En effet, il est très facile de se laisser berner par les marques, qui maîtrisent que trop bien l’art de la tromperie.

    Malheureusement, une grande partie de la population, soit s’en fiche (on ne va pas se mentir), soit se sent concernée mais par manque de temps, se laisse avoir par tous ces codes faussement green qui attire le regard.

    Je me souviens encore lorsque j’ai appris il y a quelques années, que la marque Yves Rocher était très loin d’être irréprochable et était même une des reines du green washing, à travers leur communication de marque. J’avais pourtant été une fidèle cliente, pendant de longues années, même lorsque j’étais enfant, je l’utilisais beaucoup à travers ma maman. Quelle erreur. Il n’est jamais trop tard pour ce rendre compte des choses et faire de son mieux pour adapter sa consommation.

    Merci encore pour cet article qui pousse à cette réfléxion que tant de monde n’a même pas le temps de se poser.

    Belle journée et à très vite,
    Manon.

    1. Bonjour Manon,

      Merci pour ton partage d’expérience. Tu as raison de souligner que malheureusement ce n’est pas une priorité pour tout le monde.

      Passes un bon début de semaine, Audrey

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